Le Pen a déclaré que seules les élections pourraient sortir de l'impasse

Paris (AFP) - Les discussions de dernière minute entre l'extrême droite française et le Premier ministre François Bayrou n'ont pas abouti à une avancée décisive, ont annoncé mardi ses dirigeants, augmentant les risques de défaite du Premier ministre lors du vote de confiance la semaine prochaine.

Marine Le Pen, triple candidate à la présidentielle, et son bras droit et chef du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, ont appelé à des élections législatives anticipées rapides après le vote au Parlement lundi pour mettre fin à une impasse de plusieurs mois sur le budget.

« Jordan et moi appelons à une dissolution extrêmement rapide (du Parlement) », a déclaré Le Pen aux côtés de Bardella après une heure d'entretien avec Bayrou dans ses bureaux à Paris.

Bardella a ajouté : « Plus tôt nous retournerons aux urnes, plus tôt la France aura un budget. »

Il n'y a eu « aucun miracle » lors de cette réunion qui « ne fera pas changer d'avis le Rassemblement national », a-t-il ajouté. Les analystes s'attendent à ce que Bayrou et son gouvernement tombent lundi après un peu plus de six mois au pouvoir, les partis d'extrême droite comme de gauche s'engageant à voter contre son gouvernement minoritaire.

Le président Emmanuel Macron devra ensuite décider s'il reconduit Bayrou dans ses fonctions, choisit un nouveau Premier ministre qui serait le septième chef de gouvernement de sa présidence ou convoque des élections législatives anticipées.

Il pourrait également démissionner, comme le réclame l'extrême gauche, mais il a exclu à plusieurs reprises cette option.

Six jours avant le vote, Macron a convoqué les chefs du groupe minoritaire des partis centristes et de droite qui soutiennent Bayrou et le président pour une réunion à l'Elysée.

Il les a exhortés à travailler avec le Parti socialiste (PS), a déclaré un participant qui a demandé à ne pas être nommé, dans la dernière tentative du chef de l'État pour détourner le PS d'une union avec l'extrême gauche et les Verts.

Le chef du PS, Olivier Faure, a insisté sur le fait que le futur Premier ministre devait venir de la gauche si le parti voulait envisager une coopération.

Tous les chefs de parti présents à la réunion, dont Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre qui dirige le parti centriste de Macron, ont exprimé leur opposition à la convocation d'élections anticipées si le gouvernement tombe lundi.

Mais l'ancien président Nicolas Sarkozy, connu pour maintenir des contacts informels avec Macron malgré une condamnation pour corruption, a déclaré qu'il n'y avait « pas d'autre solution » à la crise politique française que des élections anticipées.

Dans une interview au Figaro, il a qualifié de « suicide politique » la décision de Bayrou de convoquer un vote de confiance lundi prochain.