Gisèle Pelicot marche avec ses avocats à leur arrivée au palais de justice d'Avignon, dans le sud-est de la France, lors du procès de son ex-mari Dominique Pelicot, accusé de l'avoir droguée pendant près de dix ans et d'avoir invité des inconnus à la violer.

Avignon (France) (AFP) - Un tribunal français a commencé lundi à examiner les dossiers de six nouveaux accusés, alors que le procès pour viols de masse qui a semé l'horreur dans le pays entrait dans sa quatrième semaine.

Dominique Pelicot, qui a reconnu les faits, est accusé d'avoir enrôlé des dizaines d'inconnus pour violer sa femme droguée pendant près d'une décennie.

L'homme de 71 ans est jugé depuis le début du mois avec 50 autres hommes âgés de 26 à 74 ans, dont beaucoup ont nié les accusations – y compris l'un d'eux qui aurait violé sa propre femme.

Lundi, Pelicot était présent au tribunal d'Avignon, dans le sud-est de la France, mais il ne devait pas s'exprimer avant la fin de la semaine.

Son ex-épouse Gisèle Pelicot, 71 ans, est arrivée au tribunal sous les applaudissements du public, venu une fois de plus en nombre suivre les débats.

Elle a écouté impassiblement les détails des évaluations de personnalité de six de ses agresseurs présumés.

Parmi eux se trouvait Joan K., la plus jeune des 50 coaccusés, qui avait 22 ans au moment des agressions présumées.

Il est soupçonné d'avoir visité le domicile du couple, dans la ville de Mazan, pour violer Gisèle Pélicot à deux reprises.

Né en Guyane française, il rejoint son frère à Avignon à l'âge de 16 ans, avant de s'engager dans l'armée.

Joan K. était en couple avec une femme rencontrée sur Internet, mais leur temps passé ensemble a été marqué par « de nombreux » conflits et « des relations extraconjugales », a entendu le tribunal.

Au moment de leur séparation, la partenaire de Joan K. était enceinte.

En novembre 2019, il était absent pour la naissance de sa propre fille à l'une des occasions où il est accusé d'avoir agressé sexuellement Gisèle Pelicot à Mazan.

Décrit par les enquêteurs comme un homme ayant des tendances dépressives, Joan K. devait être entendu en fin de semaine.

Le tribunal examinera également les accusations portées contre Andy R., 37 ans, Hugues M., 39 ans, Husamettin D., 43 ans, Mathieu D., 62 ans et Fabien S., 39 ans, qui ont chacun visité une fois le domicile des Pelicot.

Gisele Pelicot est devenue du jour au lendemain une icône féministe et a reçu des éloges pour avoir exigé que le procès soit ouvert au public afin de sensibiliser à l'utilisation de drogues pour commettre des abus sexuels.

Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la soutenir.