Des dizaines de dirigeants mondiaux sont attendus parmi les invités à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Paris (AFP) - La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes samedi en présence du nouveau président américain Donald Trump, qui assistera à la cérémonie marquant la résurrection du chef-d'oeuvre gothique, cinq ans après un incendie dévastateur.

Le républicain a confirmé lundi avoir accepté une invitation du président français Emmanuel Macron pour assister à la grande réouverture de l'édifice vieux de 850 ans, qui avait failli être détruit par les flammes en avril 2019.

Ce sera le premier voyage à l'étranger de Trump depuis sa réélection le mois dernier, dans un retour politique qui a déclenché des sonnettes d'alarme dans une grande partie de l'Europe, y compris en France, où Macron s'est régulièrement disputé avec le magnat de l'immobilier new-yorkais au cours de son premier mandat.

Trump a déclaré sur son site Truth Social que Macron avait « fait un travail formidable pour que Notre-Dame retrouve toute sa gloire, et même plus encore. Ce sera un jour très spécial pour tous ! »

La présence de Trump est susceptible d’encourager d’autres dirigeants mondiaux à y assister, alors qu’ils cherchent à établir des relations avant son investiture le 20 janvier.

Après son entrée en fonction en 2017, les premières relations de Trump avec Macron – alors également un nouveau visage sur la scène mondiale – avaient les allures d’une « bromance ».

Leurs longues et musclées poignées de main – où chacun cherchait à affirmer sa supériorité – sont devenues un centre d’attention léger avant que les liens ne se refroidissent, puis ne se détériorent, suite à des différends sur le changement climatique, le commerce et la défense.

Trump s'est publiquement moqué du « très faible taux d'approbation » de Macron et a même taclé l'histoire militaire de la France lors d'un voyage rancunier dans le pays en 2018.

Les problèmes politiques actuels de Macron, avec son dernier gouvernement susceptible de tomber cette semaine, risquent d'éclipser la cérémonie de samedi que le dirigeant français espérait présenter comme un moment de triomphe national et personnel.

- 'Sublime' -

En 2019, les Parisiens ont regardé avec horreur les flammes ravager Notre-Dame, un monument célèbre pour avoir servi de décor au roman de Victor Hugo « Notre-Dame de Paris » et faisant partie intégrante de l'identité de la ville.

La dynamique entre le président américain de l'époque, Donald Trump, et son homologue français, Emmanuel Macron, avait les prémices d'une « bromance » politique

Les images apocalyptiques ont même été perçues par certains comme un signe de la disparition de la civilisation occidentale, l’édifice n’ayant été sauvé de l’effondrement complet que par l’intervention héroïque des pompiers.

Sur Twitter, alors que l'incendie se déclenchait, Trump a suggéré que « peut-être des camions-citernes d'eau volants pourraient être utilisés pour l'éteindre », ce qui a conduit les responsables français irrités à rejeter cette suggestion et qui a presque certainement dévasté ce qui restait du bâtiment.

Quelque 250 entreprises et des centaines d'experts ont été mobilisés pour restaurer les œuvres d'art détruites, les murs noircis et les installations endommagées, pour un coût de 700 millions d'euros (750 millions de dollars).

Lors d'une visite vendredi dernier, Macron les a félicités d'avoir réalisé « l'impossible » en pansant une « blessure nationale ».

Accompagné de l'archevêque de Paris Laurent Ulrich et de hauts responsables politiques de la ville, il a contemplé les pierres claires restaurées de la nef et a salué l'édifice comme « beaucoup plus accueillant » et « sublime ».

- Politique et diplomatie -

La cérémonie de samedi mêlera célébration publique, politique, diplomatie et religion.

Macron doit prononcer un discours devant une petite foule à la cathédrale et jusqu'à 50 chefs d'État et de gouvernement, dont le président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui a confirmé sa présence mardi.

Cathédrale Notre-Dame de Paris : une reconstruction minutieuse

Ils inspecteront ensuite le monument et assisteront à une messe présidée par l'archevêque de Paris, qui mettra en vedette le Grand Orgue de 8 000 tuyaux récemment restauré.

A la surprise de certains observateurs, le pape François ne sera pas présent. Le chef de l'Eglise catholique se rendra plutôt en Corse, en France, fin décembre.

Un espace public d'une capacité de 40 000 personnes sera créé sur les quais de Seine face à Notre-Dame, tandis qu'un concert mettant en scène la chorale de Notre-Dame, l'orchestre philharmonique de Radio France et des chanteurs sera diffusé.

Il y a des rumeurs non confirmées selon lesquelles Pharrell Williams fournirait de la poussière de stars internationale.

Dimanche, la première messe avec 170 évêques et plus de 100 prêtres parisiens aura lieu à 10h30 (08h30 GMT) suivie d'un deuxième service le soir à 18h30 qui sera ouvert au public et auquel assistera Macron.

Tous les billets pour la messe publique dans l'édifice de 3 000 places ont été réservés en quelques heures mardi, selon l'application téléphonique de la cathédrale.