D'épais panaches de fumée se sont élevés dimanche au-dessus de Khan Yunis.

Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré dimanche que le bilan des morts dans ce territoire palestinien déchiré par la guerre a dépassé les 25 000 alors qu'Israël poursuit son offensive vers le sud et reprend ses bombardements dans le nord.

Israël intensifie ses efforts contre le Hamas dans le sud de Gaza alors qu'il cherche à détruire le groupe militant islamiste responsable de l'attaque la plus meurtrière de l'histoire du pays.

Début janvier, l'armée israélienne a déclaré que la structure de commandement du Hamas dans le nord de Gaza avait été démantelée, ne laissant que des combattants isolés.

Mais des témoins ont déclaré à l'AFP que des bateaux israéliens bombardaient la ville de Gaza et d'autres zones du nord tôt dimanche. Le Hamas a également signalé de violents combats dans le nord.

"Des dizaines de personnes sont toujours sous les décombres", a déclaré le bureau de presse du gouvernement du Hamas, ajoutant que les morts et les blessés "n'ont pas pu être transférés vers les hôpitaux en raison des bombardements d'artillerie continus sur... Khan Yunis et la région de Tal al-Hawa dans la ville de Gaza et le nord".

L’armée israélienne a déclaré avoir « éliminé un certain nombre de terroristes » à Khan Yunis, la principale ville du sud, et tué 15 militants dans le nord de Gaza au cours de la dernière journée.

Sud de la bande de Gaza

D'épais panaches de fumée s'élevaient dimanche matin au-dessus de Khan Yunis, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les attaques du Hamas du 7 octobre ont fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les bombardements incessants et l'offensive terrestre d'Israël ont tué au moins 25 105 personnes à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.

- "Conditions difficiles" dans le tunnel -

Les militants ont également capturé environ 250 otages lors des attaques d'octobre.

Israël affirme qu'il en reste environ 132 à Gaza, dont au moins 27 auraient été tués, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres israéliens.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que les troupes avaient trouvé un tunnel à Khan Yunis où étaient détenus des otages.

Lors d'un point de presse samedi soir, le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que les troupes avaient trouvé un tunnel à Khan Yunis, où certains otages avaient été détenus auparavant.

Parmi les preuves de leur présence figuraient des peintures, notamment celles d'un captif de cinq ans, a-t-il déclaré.

« Une vingtaine d'otages » y avaient été détenus à différents moments « dans des conditions difficiles, sans lumière du jour… avec peu d'oxygène et une humidité terrible ».

Les soldats sont entrés dans le tunnel et ont mené un combat contre les militants au cours duquel « les terroristes ont été éliminés », a déclaré Hagari.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu subit d’intenses pressions pour restituer les otages et rendre compte des failles de sécurité entourant les attentats d’octobre.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu subit d'intenses pressions pour rendre les otages

Des milliers de personnes ont manifesté samedi soir à travers Israël pour exiger la libération des otages et des élections anticipées pour évincer Netanyahu.

Avi Lulu Shamriz, le père d'Alon Shamriz, un otage tué par erreur par les troupes israéliennes au début de la guerre, a déclaré à l'AFP depuis Tel Aviv que le cabinet de guerre de Netanyahu se dirigeait vers le désastre.

« De la façon dont nous allons, tous les otages vont mourir. Il n'est pas trop tard pour les libérer.

- Raid dévastateur en Cisjordanie -

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens affirme qu'environ 1,7 million de personnes ont été déplacées à Gaza, dont environ un million entassés dans la région de Rafah.

Les agences des Nations Unies ont averti qu'un meilleur accès à l'aide était nécessaire de toute urgence alors que la famine et les maladies menacent.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens affirme qu'environ 1,7 million de personnes ont été déplacées à Gaza

Les efforts diplomatiques ont cherché à garantir une augmentation des livraisons d'aide à Gaza et une trêve, après une semaine de cessation des hostilités en novembre qui a vu le Hamas libérer des dizaines d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le chef du Hamas basé au Qatar, Ismail Haniyeh, était en Turquie samedi pour des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, ont indiqué des sources diplomatiques, renouant ainsi les liens avec la principale puissance régionale qui avait demandé aux dirigeants du groupe de quitter le pays après les attentats d'octobre.

Entre-temps, la violence a augmenté en Cisjordanie occupée par Israël depuis le 7 octobre.

L'armée israélienne a déclaré avoir démoli deux maisons à Hébron appartenant à deux hommes armés palestiniens qui avaient mené une attaque sur une route entre Jérusalem et Bethléem en novembre.

Un journaliste de l'AFP a vu dimanche une boule de feu éclater et de la fumée s'échapper d'une maison alors que des véhicules blindés israéliens manœuvraient sur les routes d'Hébron pendant le raid.

L'armée israélienne a déclaré avoir démoli deux maisons à Hébron appartenant à deux hommes armés palestiniens qui avaient mené une attaque

Les Palestiniens se sont rassemblés dimanche devant les ruines d’une des maisons, avec de jeunes garçons se frayant un chemin à travers un bosquet de métal et de décombres enchevêtrés.

Un homme a enlevé une banderole que les forces israéliennes attachaient à une maison détruite et qui disait : « Le terrorisme n'a pas de foyer ».

L'agence de presse officielle palestinienne Wafa a fait état d'affrontements entre troupes israéliennes et combattants palestiniens dans un village au sud de Jénine et dans les villes d'Arura et de Qalqilya.

Les tensions et la violence croissantes au Moyen-Orient ont également alimenté les craintes d’une conflagration plus large impliquant des groupes soutenus par l’Iran au Liban, en Irak, en Syrie et au Yémen.

Les médias iraniens ont déclaré qu'une frappe israélienne sur Damas samedi avait tué le chef des services de renseignement des Gardiens de la révolution en Syrie et quatre autres membres des Gardiens de la révolution, suscitant une menace de représailles.