Des nuages ​​de fumée éclatent lors d'une frappe aérienne israélienne sur Khiam dans le sud du Liban près de la frontière avec Israël le 2 octobre 2024

Beyrouth (Liban) (AFP) - Les forces israéliennes ont combattu mercredi des militants du Hezbollah au Liban, Israël annonçant la première mort d'un soldat depuis le lancement de raids transfrontaliers.

La confirmation des combats dans deux zones frontalières est intervenue quelques heures après que l'Iran a lancé sa deuxième attaque directe contre Israël, incitant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à avertir que la République islamique paierait pour sa « grave erreur ».

L'Iran, soutien du Hezbollah, a de son côté déclaré qu'il lancerait une attaque encore plus importante si Israël tenait sa promesse de riposter, défiant ainsi les appels à la désescalade dans une guerre qui a déjà coûté plus de 1 000 vies au Liban depuis la semaine dernière.

Le mois dernier, Israël a déplacé son attention de la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du 7 octobre du Hamas soutenu par l'Iran, vers la sécurisation de sa frontière nord avec le Liban, où il combat le Hezbollah.

Un jour après que l'armée israélienne a annoncé que ses troupes avaient lancé des « raids terrestres ciblés » dans le sud du Liban, elle a annoncé la première mort d'un soldat au combat de l'autre côté de la frontière depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah.

Israël a poursuivi ses bombardements sur le principal bastion du Hezbollah dans le sud de Beyrouth, où il a porté un coup terrible au groupe militant la semaine dernière en tuant son chef Hassan Nasrallah lors d'une frappe massive.

Le Hezbollah a déclaré avoir forcé les soldats israéliens à se retirer après qu'ils aient tenté de pénétrer dans un village frontalier et que ses combattants étaient en conflit avec les troupes dans une autre zone. Il a également déclaré avoir ciblé une unité israélienne avec un engin explosif.

Des gens se tiennent debout sur les restes d'un missile iranien dans le désert du Néguev près d'Arad, dans le sud d'Israël

L'armée libanaise a déclaré que les troupes israéliennes avaient mené deux brèves incursions avant de se retirer, ajoutant qu'un de ses soldats avait été blessé dans une frappe de drone israélien.

L'armée israélienne a demandé aux habitants d'évacuer plus de 20 zones du sud du Liban, un jour après avoir lancé un appel similaire.

L'armée israélienne a également déclaré avoir bombardé des cibles du Hezbollah à Beyrouth, une source de sécurité libanaise affirmant qu'Israël avait frappé à plusieurs reprises les banlieues sud de la ville pendant la nuit.

Les correspondants de l'AFP ont entendu une vingtaine d'explosions provenant du sud de Beyrouth, et de la fumée s'est élevée au-dessus de la zone.

- Attaque de missiles iraniens -

Quelques heures après qu'Israël a annoncé le début des opérations terrestres au Liban, l'Iran a tiré ce qu'il a déclaré être 200 missiles, dont des armes hypersoniques, envoyant des civils israéliens effrayés dans des abris.

Carte localisant les frappes israéliennes au Liban le 1er octobre, selon les données de l'Institute for the Study of War et du Critical Threats Project de l'AEI.

Israël, qui a estimé le nombre de missiles à 180, en a intercepté la plupart, tandis que les médecins israéliens ont signalé deux personnes blessées par des éclats d'obus.

L’un des missiles a endommagé un bâtiment scolaire.

L'armée israélienne a déclaré mercredi que plusieurs missiles iraniens étaient tombés à l'intérieur de bases aériennes sans causer de dégâts.

En Cisjordanie occupée, un Palestinien a été tué dans la ville de Jéricho « lorsque des morceaux d'une roquette sont tombés du ciel et l'ont touché », a déclaré à l'AFP le gouverneur de la ville, Hussein Hamayel.

« L’Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

« Quiconque nous attaque, nous l’attaquons. »

Le ministre de la Défense Yoav Gallant, présent au centre de commandement et de contrôle pour surveiller l'interception des missiles iraniens, a également juré de se venger.

« L’Iran n’a pas retenu une leçon simple : ceux qui attaquent l’État d’Israël paient un lourd tribut », a-t-il déclaré dans un communiqué.

- «De graves conséquences» -

Le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien a déclaré que les missiles avaient été tirés en réponse à l'assassinat de Nasrallah par Israël, ainsi qu'à la mort du chef du Hamas Ismail Haniyeh dans un attentat à la bombe à Téhéran en juillet.

L'attaque visait également à venger le meurtre par Israël du principal commandant iranien de la Force Qods, la branche des opérations étrangères des Gardiens, Abbas Nilforoushan.

Israël a promis de faire payer à l'Iran le tir de 180 missiles sur son territoire, la plupart interceptés

L'agence libanaise de gestion des catastrophes a déclaré que 1 873 personnes ont été tuées depuis qu'Israël et le Hezbollah ont commencé à échanger des tirs transfrontaliers après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.

La montée de la violence a forcé des centaines de milliers de personnes supplémentaires à fuir leurs foyers.

Le président Joe Biden a déclaré que les États-Unis soutenaient « pleinement » Israël après l’attaque de missiles.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a dénoncé un « acte d'agression scandaleux » de la part de l'Iran, tandis que le conseiller à la sécurité nationale de Biden, Jake Sullivan, a déclaré aux journalistes qu'il y aurait de « graves conséquences ».

Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri, a menacé de tirer « avec une plus grande intensité » si Israël tenait sa promesse de riposter.

- « Très déçu » -

Le conflit devrait désormais s’intensifier, l’analyste Jordan Barkin déclarant : « Cela ne finira pas bien. »

« Netanyahou a pour habitude de riposter avec force et rapidité lorsqu'il est provoqué. La retenue n'est pas son point fort », a-t-il déclaré.

James Demmin-De Lise, un analyste qui écrit pour le journal The Times of Israel, est du même avis.

« Je pense que nous verrons Israël lancer des attaques décisives contre l'Iran. Probablement dans l'espoir de renverser le régime islamique », a-t-il déclaré.

Des Palestiniens sur le site d'une frappe israélienne à Khan Yunis, dans le sud de Gaza, le 1er octobre

Mais certains Israéliens ont exprimé leur lassitude face à la guerre. Liron Yori, 22 ans, un habitant de Tel-Aviv, a déclaré : « Je suis très, très déçu. Je vois où va la guerre et je ne me sens pas à l'aise avec ça. »

Dans le centre de Beyrouth, les gens étaient fatigués et effrayés, même si certains partisans du Hezbollah se montraient provocateurs.

Youssef Amir, déplacé du sud du Liban, a déclaré : « J’ai perdu ma maison et mes proches dans cette guerre, mais tout cela est un sacrifice pour le Liban, pour le Hezbollah ».

Les frappes iraniennes ont suscité une condamnation générale ainsi que de nouveaux appels à l’arrêt de l’escalade de la violence.

- Frappes meurtrières sur Gaza -

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé « l’élargissement du conflit au Moyen-Orient » et a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu, mais n’a pas condamné explicitement l’Iran.

Cela a incité Israël à déclarer Guterres « persona non grata », le ministre des Affaires étrangères Israël Katz affirmant qu'il ne « méritait pas de poser le pied sur le sol israélien ».

Le Hezbollah a commencé ses frappes de faible intensité contre les troupes israéliennes un jour après que le Hamas a lancé son attaque du 7 octobre contre Israël, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes en Israël, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens qui incluent les otages tués en captivité.

L'offensive militaire de représailles d'Israël a fait au moins 41 689 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas. L'ONU a qualifié ces chiffres de fiables.

A Gaza, l'agence de défense civile a déclaré que les bombardements israéliens ont tué 19 personnes mardi.

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