Puigdemont a déclaré que les partis indépendantistes disposaient de bonnes « options » pour former un gouvernement régional

Argelès-sur-Mer (France) (AFP) - Le leader séparatiste catalan Carles Puigdemont a déclaré lundi qu'il chercherait à former un gouvernement minoritaire indépendantiste dans la région espagnole malgré un revers électoral du week-end.

Le Parti socialiste au pouvoir en Espagne a remporté dimanche les élections régionales en Catalogne, arrachant la majorité aux partis séparatistes.

Mais Puigdemont a insisté sur le fait qu'il était toujours en mesure de rallier les groupes indépendantistes et de former un gouvernement régional.

"Nous pouvons rassembler une majorité cohérente", a ajouté Puigdemont, qui vit en exil à l'étranger pour échapper à son procès pour avoir mené une campagne d'indépendance bâclée en 2017.

"Pas une solution absolue, mais cohérente, plus grande que celle que le candidat du Parti socialiste peut rassembler", a ajouté Puigdemont, chef du parti séparatiste de centre-droit pur et dur JxCat.

"Nous allons désormais nous concentrer là-dessus."

Il a déclaré qu'il envisageait de se présenter comme candidat à la tête du nouveau parlement régional catalan.

Les socialistes ont remporté dimanche 42 des 135 sièges du parlement régional, soit neuf de plus que lors des élections précédentes de 2021, mais sans la majorité absolue.

Les analystes estiment que les socialistes pourraient s'allier avec la gauche radicale Comuns Sumar, qui a remporté six sièges, et avec le parti indépendantiste modéré ERC, qui en a remporté 20.

JxCat, ERC et le plus petit parti d'extrême gauche CUP ont obtenu à eux deux 59 sièges, contre 74 la dernière fois.

Puigdemont a insisté sur le fait que les partis indépendantistes disposaient de « potentiellement plus d’options » pour remporter les élections.

Il a déclaré qu'il avait été en contact avec ERC pour discuter de la création d'un « gouvernement pro-souveraineté ».

Puigdemont s'exprimait à Argelès-sur-Mer, à quelques kilomètres de la frontière espagnole.

Avant le vote, il s'était engagé à se retirer de la politique en cas de défaite.

Le résultat de dimanche a donné un coup de pouce au Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez.

Il avait voulu montrer que sa politique visant à désamorcer les tensions déclenchées par la crise de 2017 avait porté ses fruits, réduisant le sentiment indépendantiste dans cette riche région du nord-est, peuplée de huit millions d’habitants.